Tocades # 10 février 2022

Et si les Arabes n'avaient pas été arrêtés à Poitier, si Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo ? Si  l'esclavage n'avait finalement pas été aboli ?

Ecrire l'histoire avec des si, interroger la part de hasard qui préside, parfois, à la marche des évènements, partir d'hypothèses pour mener des recherches et plonger dans les archives. Voilà une démarche qui peut sembler contrevenir à la recherche de la vérité historique puisqu'elle convoque en partie l'imaginaire pour réécrire l'histoire « telle qu'elle n'a pas été et telle qu'elle aurait pu être » selon les termes employés par Charles Renouvier pour définir l'uchronie.

Et si interroger les possibles était au contraire une façon de sonder la complexité d'un événement historique, d'en mesurer sa signification et d'éviter ainsi une lecture déterministe de l'histoire ?

On parle dans cette émission d'histoire contrefactuelle avec nos invités :
Pierre Singaravélou et Quentin  Deluermoz, historiens spécialistes du XIXe siècle, auteurs de nombreux ouvrages dont un qu'ils ont co-écrit, Pour une histoire des possibles, analyses contrefactuelles et futurs non advenus (éditions du Seuil, collection Points).

Monia Zaïdi, professeure d'histoire-géographie au lycée Evariste Galois à Noisy-le-Grand.
Avec ses élèves de première, elle a mené en 2021 un atelier d'échanges et de créations autour de cette pratique. Une activité proposée par l'association F 93 et encadrée par Romy Sanchez, chargée de recherche en histoire à l'université de Lille.

Les élèves de terminale, spécialité histoire géographie-géopolitique sciences politiques, au lycée Evariste Galois (Noisy-le-Grand)  : Louise Mondon, Elliot Mazioux, Coline Cordier, Louna Cornu, Zahra Bouhoute, Sheherazède Halfaoui.