La vie est un roman # 17 janvier 2023 – Joana Desplat-Roger, Adorno et le jazz, Clotilde Salmon, Amours IV.

Joana Desplat-Roger, Le jazz en respect. Essai sur une déroute philosophique
Interviewée par Frédéric Gournay
Le jazz, qui apparaît comme un phénomène esthétique majeur du xxe siècle, a pourtant été délaissé par la philosophie qui en a été contemporaine. Ce désamour de la philosophie à l’égard du jazz se mesure à deux niveaux : d’une part à la rareté des écrits philosophiques qui lui sont consacrés, d’autre part à la dureté du traitement qui lui a été généralement réservé. Mais alors, quel sens donner à ce silence « philo-phonique » à propos du jazz ? Pourquoi les philosophes contemporains du siècle du jazz ne se sont-ils jamais véritablement intéressés à sa dimension esthétique ? Et pourquoi n’ont-ils pas davantage porté attention à ses revendications politiques, alors même que celles-ci ont donné lieu à de vifs débats dans les années 1960-1970 ?
L’objectif de cet essai ne consiste pas à exposer des éléments conceptuels sur lesquels on pourrait faire reposer une philosophie du jazz, mais plutôt à faire émerger le sens philosophique de ce « rendez-vous manqué » entre le jazz et la philosophie. La philosophie, face au jazz, semble devoir se confronter à ce qui lui échappe : l’ampleur des processus de dénégation mis en place par certains auteurs pour ne pas le prendre en considération semble témoigner du fait que le jazz résiste bel et bien à son appréhension philosophique.
Si la philosophie a bien eu du mal à tenir le jazz en respect, si ce dernier lui a opposé avec bruit et fracas un obstacle théorique l’ayant conduit à une « sortie de route », alors le diagnostic de cet échec ne nous laisse pas sans rien. Il invite la philosophie (les philosophes) à comprendre les motifs de son mutisme, à débusquer ses craintes et ses préjugés, à repenser, un à un, ses concepts traditionnels – et par là même à réinterroger le sens même du geste de l’esthétique, lorsqu’il s’agit pour elle de penser la musique.
Biographie de l’auteure :
Joana Desplat-Roger est agrégée de philosophie, docteure en esthétique, Directrice de Programme au Collège international de philosophie et vice-présidente de son assemblée collégiale. Actuellement, elle enseigne la philosophie au Lycée Condorcet de Paris. Elle est l’éditrice scientifique de l’ouvrage L’Art comme jeu de François Zourabichvili (Presses universitaires de Paris Nanterre, 2018), et elle a codirigé l’ouvrage collectif Adorno contre son temps (Presses universitaires de Paris Nanterre, 2019). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Rue Descartes (CIPh), ainsi que de la revue scientifique en ligne Epistrophy. La revue de jazz (www.epistrophy.fr).
Clotilde Salmon présente Amours IV -
Avec : Sarah Barthe, Lina Batov, Myriam Baudin Pierre, Nathalie Bibougou, Dominique Chazy, Anne Cindric, Matthieu Crimersmois, Ayako David Kawauchi, Marielle Degioanni, @Laure Djourado Kramer, Delphine Epron, Marion Lucie Expert, Awa Fijołek, Raziye Ghadimi, Fanny Gosse, Coralie Grandjean, Anthony Gripon, Maria Ibañez Lago, Edith Landau, Cendres Lavy, Layral Sébastien, Sophie Lecomte, Monique Lucas, Hélène Milakis, Tristan Mory, Marie-christine Mozas, Nancy Caramello Cyneye, Kim Nezzar, Rosalie Oakman Artist, Muriel Patarroni, Jean-Baptiste Perrot, Eric Pougeau, Sophia Proença, Jeanne Rimbert, Aureline Roy, Céline Turlotte et Jérémy Bindi, Elizabeth Saint-jalmes, Salmon Clotilde, Delphine Sandoz, Vanda Spengler - photographies, @Magali Suire, Zazoum Tcherev, Yves Tenret, Doina Vieru, JoJo Wang, G.Wen, Sophie Yin.
Amours IV
Quatrième salon sur le thème de l’amour. A l’instar des salons sur les réseaux sociaux, des liens s’établissent entre les oeuvres, des connexions visuelles et cérébrales. C’est une immersion dans un salon sur l’esthétique de l’amour à Paris en 2023. Beaucoup de femmes artistes sont présentes, peut-être est-ce la reconnaissance d’une féminitude dans l’art, à l’instar de ce que Aimé Césaire évoquait de la négritude ou Jean Dubuffet de l’art brut. L’art est peut être plus du côté féminin, même chez les hommes, comme on n’y trouve pas cette volonté de destruction de l’humain bien réelle et plutôt masculine que l’on constate dans la guerre. Poutine n’est pas un artiste. Hitler a malheureusement très vite compris qu’il n’en était pas un. L’art est une tentative de connexion, de communion, qui va au delà du genre, de l’âge, du niveau social et des frontières et il est aussi imprévisible que l’amour.
Laurent Quénéhen
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