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    • Dialogues # 21 janvier 2023 : Françoise Morvan et André Markowicz : la maison des éditions Mesures

     


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    Dialogues # 21 janvier 2023 : Françoise Morvan et André Markowicz : la maison des éditions Mesures

    Dialogues 5# : éditions Mesures avec Françoise Morvan et André Markowicz.

    Animatrice : Christine Bessi pour le collectif Dialogues
    Techniciens : Amazir Hamadaïne-Guest et Axel Aubry

    Texte de préparation de l’émission : C. Bessi, revu  par F. Morvan

    Bienvenue dans notre émission Dialogues, consacrée aujourd’hui à un échange entre Françoise Morvan et André Markowicz pour présenter la maison des éditions Mesures.

    Pour écouter le podcast, c'est ici:

    https://soundcloud.com/user-657209794/dialogue-2023-01-21-pad?si=cdf5c70551804b54b2d7c153745cb522&utm_source=clipboard&utm_medium=text&utm_campaign=social_sharing

    1. L’ORIGINE DES EDITIONS MESURES

    Françoise Morvan, vous avez passé votre vie à essayer d’échapper aux voies toutes tracées de la littérature, ce qui vous a amené à vous pencher sur les sources de la poésie du conte (d’où une recherche sur le conte populaire breton qui vous a valu d’affronter les nationalistes bretons et de devenir la cible d’attaques violentes, attaques qui ont redoublé après la parution de votre essai Le Monde comme si dénonçant la mainmise des nationalistes sur  la culture et la réécriture de l’histoire en Bretagne). 

    C’est aussi pour revenir à la source de la poésie que vous avez toute votre vie traduit et écrit des poèmes et des chansons pour les enfants, sans séparer écriture et traduction. Et c’est pour la même raison que vous avez traduit des poèmes du Moyen- Âge (vous avez fait redécouvrir les Fables de Marie de France et aussi La Folie Tristan). Avec André Markowicz vous avez traduit tout le théâtre de Tchekhov, et des chansons populaires de Bretagne, les grandes complaintes, les gwerz. Vous avez édité des auteurs oubliés comme Armand Robin et Danielle Collobert, nés à Rostrenen, en centre Bretagne, comme vous. Et pendant que vous exploriez toutes ces voies, vous avez poursuivi l’écriture d’un grand livre effaçant les limites de la poésie et de la prose. C’est ce livre intitulé Sur champ de sable dont le centre est votre maison natale qui est à l’origine de la création des éditions Mesures.

    Pouvez-vous nous expliquer l’origine de la création de votre maison d'édition ? Quelle est l’origine du titre que vous avez donné aux éditions Mesures? Pourquoi ce pluriel ?

    André Markowicz, nous avons eu le plaisir de vous écouter, il y a quinze jours avec Daniil Beilinson et nous savons quel prix vous accordez aux rencontres vivantes pour travailler à la transmission de la poésie, française, anglaise, russe, bretonne et même chinoise. Il n’y a qu’à vous écouter dans une librairie, dans une classe de lecture de théâtre, dans une émission de radio, dans votre joute poétique avec Stéphane Hessel, pour savoir que vous êtes fait du bois poétique, de la mémoire orale de la poésie russe et française réunies : celle apprise par coeur à l’âge de 3 ans en écoutant  la voix de votre grand-mère, vous dire  Eugène Oneguine et les contes de Pouchkine. Françoise Morvan et André Markowicz, si vous êtes très attachés à la forme, à la métrique et à la versification constitutives de la mémoire et du rythme, vous ne semblez pas aimer la poésie pour poètes et sans doute le discours trop formaliste sur celle-ci, détaché de la vie. Nous sommes donc ensemble aujourd’hui autour de la table des dialogues pour parler du travail que vous accomplissez ensemble depuis tant d’années et qui s’est matérialisé dans une maison d’édition semblable à aucune autre.

    Ce  qui distingue votre maison d’édition des autres, tant sur le plan de la beauté des livres, le papier, les rabats et illustrations que son choix éditorial, c’est aussi sa formule qui fonctionne sur le même modèle que l’AMAP. Pourriez-vous nous expliquer ces liens qui unissent le lecteur et l’éditeur-traducteur ? 

    A vous entendre, on croirait entendre Boris Pasternak dans une de ses lettres à son fils le 27 juin 1954, lorsque celui-ci lui fait lire ses propres poèmes. Ce témoignage de Pasternak touche car il y est question de mesures et de cercle, de halo et d’orbe, d’orée. La poésie étant la parole la plus digne, la plus véridique, elle n’est pas une activité comme une autre et elle ne peut faire l’économie d’un engagement total, tant sur le plan de la forme que de  la matière qu’elle énonce. Ce sont des mots qui vous importent puisque l’un est le titre d’un recueil de poèmes d’André Markowicz et l’autre, le titre d’un de vos poèmes, extrait de Brumaire l’avant-dernier volume de Sur champ de sable qui a été à l’origine de la création de votre maison d’édition en 2019. 

    “J’ai horreur de ce mot “poète” et des notions que recouvre ce mot, de même que je n’aime pas le mot violon, ni l’instrument lui-même, quand sa sonorité plaintive et pleurnicheuse n’est pas soutenue par l‘harmonique d’un piano de l’orchestre ou de l’orgue. Dans la même mesure, l’activité d’un poète si elle n’est pas en affinité ou en opposition avec la vision de son époque, si elle n’est pas complétée par un monde  autonome qui se meut parallèlement et s’exprime dans la prose, si elle n’est pas éclairée par une philosophie qui s’est constituée de son côté, et une vie qui s’est formée à sa façon, cette activité n’est pas menée à terme, elle ne ferme pas le cercle, elle ne donne en soi de contour à rien et elle reste quelque peu bancale parmi des choses bancales et prétentieuse.” 

    Boris Pasternak, Correspondance avec Evguenia 1921-1960, lettre à son fils Evguenia, Genitchka, 27 juin 1954, Nrf, p 535.

    Que vous donne à penser ce conseil  de Boris Pasternak à son fils ? Pourriez-vous nous dire un poème, André Markowicz, qui est à la pleine source de votre travail de traduction et de fondation de la maison d’édition Mesures ?

    Борис Пастернак, Душа, 1956, L’âme , Boris Pasternak, éclaircies, 

    Душа моя, печальница
    О всех в кругу моем,
    Ты стала усыпальницей
    Замученных живьем.

     Тела их бальзамируя,
    Им посвящая стих,
    Рыдающею лирою
    Оплакивая их, 

    Ты в наше время шкурное
    За совесть и за страх
    Стоишь могильной урною,
    Покоящей их прах.

    Их муки совокупные
    Тебя склонили ниц.
    Ты пахнешь пылью трупною
    Мертвецких и гробниц.

    Душа моя, скудельница,
    Всё, виденное здесь,
    Перемолов, как мельница
    Ты превратила в смесь.

    И дальше перемалывай
    Всё бывшее со мной,
    Как сорок лет без малого,
    В погостный перегной.

    Sur champ de sable est composé de quatre volumes, le premier intitulé Assomption évoquant l’enfance et l’été autour de la couleur rouge, le deuxième intitulé Buée évoquant un printemps froid d’adolescence sur fond de transparences troubles, le troisième, Brumaire, évoquant l’automne et l’âge adulte sur fond de noir et le dernier, Vigile de décembre, le blanc, l’hiver, la vieillesse et le départ, le moment où par temps de neige on ferme la maison qu’on va vendre. Blanc, rouge, noir, ce sont les couleurs du conte… le blanc de la neige, le rouge du sang, le noir de l’ébène, les couleurs du conte de Blanche-Neige. Tout est tramé sur le fond d’un conte qui revient comme un rêve et les quatre livres se répondent. Du fait qu’aucun éditeur n’aurait publié ces quatre livres ensemble, qu’ils n’avaient pourtant de cohérence qu’ensemble et que c’est autour de ces livres que se rassemblaient toutes vos recherches, vous avez décidé de les publier vous-mêmes, et de fonder une maison d’édition autour d’eux. 

    Françoise Morvan, vous diriez-nous un de vos  poèmes ?

    Orée

    Fumées de fanes
    Jour pensif
    Soleil voilé sur les herbages

    Un renard enfouit sa fourrure
    Dans le roux des fougères
    Et fuit en feu léger
    Enfin fiancé à sa puissance
    Vers l’orée embuée de bleu
    .
    Saison de chasse
    Saison matoise
    Avoir payé si cher pour le passage
    Et rester là
    Floué mais souriant
    .
    Comme Ulysse au retour d’exil
    S’il avait pu savoir son sort joué
    Sa gloire offerte au sel et sa fortune
    Enfuie en fumée de sélage

    Mais jouir de ne plus savoir feindre. 

     

    2) LA POESIE DE FRANCOISE MORVAN: UN MONDE SURTOUT PAS “COMME SI”

    • Autour de Champ de sable

    Françoise Morvan, vous rassemblez autour de votre maison natale, des histoires, des poèmes qui composent en somme, l’histoire d’une vie qui pourrait être celle de n’importe qui, mais aussi l’histoire d’un monde disparu. Une incursion dans la langue bretonne, qui apparaît puis disparaît, ne cherche pas à s’imposer, pour faire revivre les lieux du souvenir vivant. Ce monde disparu que vous réanimez transporte comme dans un conte ou une vieille histoire de pays. Il s’agit d’un monde animé par beaucoup de rites, de sensations du paysage et des senteurs et parfums. C’est donc précisément parce que ce monde est circonscrit dans sa géographie, son attention aux objets, aux recommencements, aux gens qui passent ou demeurent, à la végétation et aux climats ou aux saisons qui permettent de les contempler, qu’il atteint l'universalité. 

    Ce monde, vous nous l’offrez en quatrains parce que votre travail se fonde  sur la poésie baroque, pour vous la plus grande époque de la poésie française, et la densité du quatrain est à la base des quatre livres de Sur champ de sable. Vous prolongez d’ailleurs ces quatre livres par un volume de quatrains, Pluie, illustré de photographies prises de la lucarne du grenier de votre maison natale.  

    “La maison abrite la rêverie, la maison protège le rêveur, la maison nous permet de rêver en paix(...) Et tous les espaces de nos solitudes passées, les espaces où nous avons souffert de la solitude, désiré la solitude, joui de la solitude, compromis la solitude sont en nous ineffaçables. Et très précisément, l’être ne veut pas les effacer. Il sait d’instinct que ces espaces de sa solitude sont constitutifs. Même lorsque ces espaces sont à jamais rayés du présent, étrangers désormais à toutes les promesses d’avenir, même lorsqu’on n’a plus de grenier, même lorsqu’on a perdu la mansarde, il restera toujours qu’on a aimé un grenier, qu’on a vécu dans une mansarde.» Gaston Bachelard, la poétique de la rêverie.

    Françoise Morvan, vous avez consacré beaucoup de temps aux rencontres avec les enfants ou les adolescents, dans les petites et grandes classes pour transmettre le goût de la poésie, sans connaissance préalable, par pure imprégnation et écoute des poètes et conteurs. Il faut et il suffit que la poésie et le conte soient dits et partagés, non pas lus mais vécus comme des expériences de transmission individuelle pour que le miracle  de la rencontre avec un monde tout individuel et mystérieux se produise. A vous lire, nous comprenons que votre premier souci est donc celui de la transmission de la poésie aux enfants mais surtout à une écoute  profonde des mots, à leurs échos, leurs parfums et leurs résonances, leurs possibilités d’ouvrir un monde complètement disparu. Il est des mots sylvestres et botaniques ou bien négligés et oubliés, “mussés” dans les enfances lointaines ou la parole des aïeux, que l’on chérit particulièrement par leur simplicité et leur sonorité : “l’aumuche, serfouir, la berce, la brumée, le respir, les saules, la bruine, les feux, les brodequins, les limbes, l’esche, les scirpes, la sauvagine”. 

    Ecoutons un travail fait avec les enfants. Pouvez-vous nous en parler ?

    Ecoute de la mise en musique du poème par les enfants et la compagnie L’unijambiste : https://unijambiste.bandcamp.com/track/la-pluie-d-t

    Faisant claquer ses sabots de noisette,
    La fée qui court de flaque en flaque
    Sautille et joue comme à cligne-musette,
    Puis on ne voit que la pluie sur le lac. 

    La nuit descend et l'on entend qu'on danse
    À pas menus entre les gouttelettes :
    Plic ploc, un menuet mais sans cadence,
    Un bal de feux follets et fées follettes... 

    Et l'on entend des rires minuscules
    Qui font briller les ruisselis de pluie
    Sur les reflets violets du crépuscule
    Où se voient les ombelles qui s'enfuient.

    En lisant, vos recueils de poèmes en vis-à-vis, Orbe et Pluie, on entend une poésie sans cesse adressée et profondément dialogique. André Markowicz, vous dites “n’entendre et ne voir les champignons qu’en russe”, et pourtant lorsqu’on vous lit avec Françoise Morvan, on a l’impression que vous parlez la même langue, celle d’un enchevêtrement de mémoires d’aïeules, celle d’un monde commun, construit en poésie à deux et arrosé par la pluie: Vos vers par exemple, cette mesure qui revient comme un refrain dans votre recueil Orbe :  “la forêt à Pâques, sous la pluie– Continue, tu glisses, je te suis”. 

    Ainsi, il y a une identité propre : vous n’écrivez pas la même poésie mais vos mondes se répondent. Ils touchent à ce qui est essentiel en chacun, la mémoire d’un rythme, d’une intonation de la langue. En discutant avec une personne précieuse qui habite dans les lointaines et reculées montagnes pyrénéennes, Christophe Campagne-pour le nommer- on retrouve une attention presque proverbiale à votre pluie, une sagesse très simple et féconde, dans la collecte personnelle de vieux proverbes patois. La sagesse populaire est naturellement empreinte de poésie dans ses maximes et proverbes lorsqu’elle célèbre la pluie depuis des temps immémoriaux : Pluie qui fait signe d’un monde singulier, brumeux ou caché. 

    Mars marsoulego/giboulée de mars
    abriù ploublisquejo/pluie d’avril
    ta que may e se sa./pour que mai soit sain

    Brumo arrougo ben e plougo/Brumes rouges, vent et pluie
    las deou sé qué nou balen aré/celles du soir ne valent rien
    las deou mati la plouyo ey en cami/celles du matin, la pluie est en chemin.

    Dans sa collecte depuis des décennies de la sagesse proverbiale et des lieux dits d’une vallée des Basses Pyrénées : maximes de bergers et de grand-mères, mots qui disent un paysage et des métiers, un soin de la terre, des animaux et des hommes, des souvenirs de passeurs et de résistance, il rencontre dans les sagesses populaires toute la densité de vos quatrains. Ainsi, ce recueil de pluies nous rejoint tous et nous  fait vraiment chérir toutes les pluies. Quant à celles que les langues locales distinguent par au moins quatre mots (plobe-ploubisqueja-marsoulega, péricla), vous  les déclinez quant à vous, à l’infini (“fines, rousses, en rire vermillon, pluie sous les toits, pluie sucrée de miel, pluie du mercredi des Cendres, herses de pluie, la pluie grelot de la fée tremblote, l’air avant la pluie, le vent de pluie, Madame la pluie en robe de ciel gris”). 

    3) LES ENFANTS DE LA GUERRE

    a)Présentation générale : 

    Votre maison d’édition entame cette année son quatrième mouvement. Il s’ouvre sur Les Enfants de la guerre. C’est un livre constitué d’un choix de 60 photographies du fonds Yvonne Kerdudo, assorti de textes poétiques ou petits récits écrits par vous, Françoise Morvan. Il fait parler les images de la “taciturne madame Yvonne”, cette infirmière bretonne qui s’est formée à la photographie à Paris auprès des frères Lumière et qui revient photographier les gens de son village du Trégor. 

    On y retrouve d’une certaine façon le travail d’August Sander, dans ses Hommes du XXe siècle, photographiant les paysans et les différentes couches de la société allemande de la même époque, cherchant à documenter de manière objective la société allemande de la République de Weimar mais touchant paradoxalement l’intime de chacun par telle ou telle attention à une personne ou une attitude. Pensons ici à  cette photographie intitulée La philosophe, l’une de ces paysannes coiffée d’un foulard dans une cuisine toute tapissée de faïences. 

    Votre livre vient comme clore une série que vous consacrez aux éditions Mesures au conte et au monde disparu de cette campagne bretonne (Contes de Bretagne et l’oiseau-loup). Ces enfants et familles du Tregor rejoignent, d’une certaine façon, beaucoup des adolescents de votre  livre L’oiseau loup, livre tout en prose et en poésie, qui fait revivre une enfance disparue au milieu des forêts et de vieux villages, des bois moussus et granits bretons. Ce que l’on trouve dans L'oiseau loup et dans Les Enfants de la guerre, qui est comme le miroir tendu aux générations suivantes, un siècle plus tard, c’est bien sûr un coin de Bretagne, mais aussi un peu d’un monde disparu de toutes les campagnes profondes: Des parfums, des feux, des cours de bergerie, des gens taiseux et endurants, de devoir ou de compromis, un monde de veillées et de contes, non pas seulement de livres et de bibliothèques, où l’on sent la  brume légère et une buée toujours légèrement déposées. Un monde de présages et de fantômes (ce sont les titres de la dernière et première image), de personnages qui ont disparu et se superposent, qui s’effacent puis réapparaissent. Parfois flous, d’autre fois saillants et nets. Un monde très simple qui a vu grandir beaucoup de gens des campagnes, au milieu des troupeaux et de vieux et vieilles de village qui veillaient au balcon ou sur leur seuil ou banc de porte. Un petit monde qui se parlait au quotidien. Un monde complètement disparu qui vivait au rythme des travaux simples de l’artisanat et de la paysannerie. 

    b) Un récit d’images : faire parler ceux qui restent.

    Votre livre dit cette expérience et cette pauvreté, ce silence endormi dans lequel semblent se murer ou se figer des sourires d’enfants, endeuillés par la guerre. A la fois récit de la guerre de 14 et poésie de la vie,  des simples et des plus gâtés, c’est un livre d’où “aucune expérience communicable”, comme le disait Walter Benjamin, ne peut véritablement revenir tant la boucherie de la guerre touche à l’indicible. Vous arrachez cependant des paroles aux enfants, à ces familles ou ces mères esseulées. 

    Parce qu’il s’attache à des portraits de familles quelquefois, d’individus, de troupes et de soldats parfois, mais d’abord d’enfants et surtout de groupes d’enfants, orphelins pour la plupart, il compose comme vous le dites dans la préface, un “récit d’images” forcément subjectif et non pas un traité de micro-histoire ou d'ethnographie. Ainsi, ce livre touche donc lui aussi à quelque chose de très intime en chacun, il nous replace dans une histoire collective des vaincus, de ceux dont on ne raconte d’ordinaire pas l’histoire : ces portraits disent une vie de la campagne, des rites religieux, des habitudes et des jeux, des visages uniques qui répondent à d’autres, que l’on peut suivre ou reconnaître comme dans un album de famille, très proches, donc.  

    Si votre livre enseigne une vertu et dit une expérience vécue et sensible, c’est précisément celle qui émane de ces aînés chargés de famille ou de ces mères qui livrent bataille dans le deuil : La mort des hommes est là partout mais on ne fait que la deviner car il ne faut pas s’en attrister. Il faut être forte.

     « L’expérience, on savait exactement ce que c’était : toujours les anciens l’avaient apportée aux plus jeunes. Brièvement, avec l’autorité de l’âge, sous forme de proverbes ; longuement, avec sa faconde, sous forme d’histoires (...). 

    Où tout cela est-il passé ? Trouve-t-on encore des gens capables de raconter une histoire ? Où les mourants prononcent-ils encore des paroles impérissables, comme un anneau ancestral ? Qui, aujourd’hui, sait dénicher le proverbe qui va tirer d’embarras ? 

    Qui chercherait à clouer le bec à la jeunesse en invoquant son expérience passée ? (p.365) »

    Expérience et pauvreté, Walter Benjamin, 1933

    c) Ce récit d’images, s’il constitue un récit du tragique de la guerre, prend parfois l’allure, lui aussi, d’un conte puisqu’il mêle à la fois des lettres de poilus bretons, des poèmes arrachés aux morts, des expériences d’enfants ou de familles endeuillées.

    Le propre du conte est qu’il entretisse des histoires qu’il raconte avec sa propre histoire individuelle et l’histoire collective de la transmission orale. Dans l’écoute du conte, l’auditeur s’arrime à la voix comme s’il s’agissait des dernières paroles d’un moribond.

    “La mort est la sanction de tout ce que relate le conteur”, in Le conteur, Walter Benjamin.

    Le conte en cela ne donne pas d’explications, de justifications, il ne juge pas a priori, il est ouvert aux interprétations. Vous contez ainsi une histoire à partir d’images dispersées en cherchant à poser un regard sur la tendresse humaine, sur des détails observés sur des gens qui ne sont plus mais ont fait de leur mieux pour dire qu’ils étaient bien vivants et en lien les uns avec les autres. Elle constitue quelque chose comme un contrepoint aux monuments aux morts, aux coqs et aux mausolées (derniers titres de vos  textes) en redonnant des visages plutôt que des noms gravés sur la pierre, c’est-à-dire en touchant la sensibilité au plus près de vies brisées par l’histoire. En donnant non seulement des titres mais en construisant un récit, une fiction autour de ces images, il s’agit non seulement de redonner vie à ces êtres mais  de trouver leur vérité et de leur rendre justice. En brisant toujours la frontière entre le vers et la prose, vous  tirez toujours des images une gratitude et une possibilité de résistance au malheur et à la tragédie.Il y a par conséquent  beaucoup d’images dans les images: une superposition permanente des présents et des absents, des photographies des morts tenus par les vivants, à l’endroit ou à l’envers, des vivants figés par le regard du photographe. On ne sait plus qui regarde qui, qui parle à qui: les vivants ou les morts? La photographie témoigne de ceux qui ont souffert et ont tout perdu pour ceux qui restent.

    Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce livre et du sens à initier cette saison de Mesures, par ce livre, précisément en ce début d’année 2023 ?

    d) Ce livre d’images devient alors comme un livre de sagesse qui rappelle ce qui constitue non seulement une force d’âme mais une tendresse sur un monde disparu , et davantage, une vertu conçue comme résistance à la barbarie. En ce sens, si vous avez voulu, comme vous le dites malicieusement “échapper au destin de l’écrivain breton amateur de muscadet, ou à l’écrivain tout court et qui plus est à celui d’une littératrice”, ce livre constitue avec Sur champ de sable ce que Martin Buber appelle dans une petite conférence de 1924, extrait de la souveraineté invisible, édition de l’éclat, un “Ar vif”, un livre démoniaque parce que vivant. 

    “Les Bretons croient à l’existence du livre démoniaque. (...) Ar vif : Livre énorme, placé debout, ayant la hauteur d’un homme. Les feuilles en sont rouges, les caractères noirs. Mais quand on s’approche et que l’on ouvre, on n’y voit que du rouge. Les caractères ne se montrent que lorsqu’après avoir lutté avec le Vif, on a fini par le maîtriser. C’est que ce livre est vivant. Il répugne à se laisser consulter. Il faut être plus fort que lui pour lui arracher ses secrets. On doit le rosser pendant des heures entières, comme un cheval rétif, jusqu’à ce que baigné de sueur face au livre dompté, on puisse le lire. C’est un livre dangereux. On doit le maintenir fermé à l’aide d’un gros cadenas et on le suspend, au moyen d’une chaîne, à la plus forte poutre. Il est nécessaire que cette poutre ne soit pas droite mais tordue. Celui qui a soumis le Vif à sa volonté, connaît le nom de tous les démons et sait les invoquer. Il ne marche pas comme tout le monde. Il hésite à chaque pas qu’il fait de piétiner une âme.”

     Il rejoint en ce sens votre édition des Contes de Bretagne, un livre audio qui rend hommage à la collecte d’un homme, né dans le même bourg que celui de Madame Yvonne, François-Marie Luzel qui au XIXe siècle a recueilli la plus grande collecte de contes de Basse-Bretagne et qui, justement, a cherché et décrit le grimoire du sorcier, « l’agrippa », retenu par une chaîne à une poutre. Il a bien montré par son exemple même, que le conte était dangereux, puisque c’est pour avoir voulu transmettre la parole des mendiantes sans la falsifier qu’il a été mis au ban par les nationalistes et qu’éditer ses oeuvres vous a valu, à votre tour, d’être vouée aux gémonies. Les photographies sur plaques de verre d’Yvonne Kerdudo sont porteuses de la même vérité, à ne pas trahir. 

    e) L’ironie de l’histoire : 

    La première photo, que vous intitulez “présage”, présente un enfant surgissant d’une porte, au milieu d’un papier kraft marqué de vœux  heureux pour l’année 1914. Une tête d’enfant sur le seuil, sonnant le tocsin inscrite dans une mandorle, un ovale de photo ancienne comme prête déjà à être remplacée par la photo du père. 

    “Entrer dans l’année au son du cuivre comme un mousquetaire du roi ou un seigneur de guerre”, dites-vous. Cette photo présente à elle seule l’ironie de l’histoire pour les enfants de la guerre : Pourquoi l’avoir choisie comme début de ce récit d’images ? 

    Ce qui qui frappe dans les visages d’enfants, ce sont les disproportions: des visages presque d’adultes dans des visages d’enfants, une attention au costume et à la tenue qui dit la dignité qu’il faut tenir, les apprêts et regards déterminés, les sourires forcés ou empruntés.Mais surtout, le soin de ces enfants pour donner le change. On ne sait pourquoi, c'est l'attention aux aînés de famille, au devoir, qui à la première lecture, saisit. C’est, du reste, les titres que vous donnez à beaucoup de vos lectures ou plutôt voix de ces photos qui vous chuchotent à l’oreille (fierté, devoir, courage, force, constance). Pensons en particulier à ce très beau récit sur le retour simple à une petite bonté domestique dans le texte intitulé Pension, qui fait face à la photo d’un héros de guerre qui a perdu une jambe, accompagné par sa femme et sa fille. 

    Encore une fois l'universalité de ce livre, "cette protestation silencieuse" des enfants contre la guerre, ne dit pas seulement quelque chose du monde d'avant (avant la boucherie de 14-18), ni même d'un coin de terre précis et oublié, frappé par le malheur, mais il parle plus que jamais à nos consciences endormies, aujourd'hui. Il dit une expérience et une pauvreté propres et constitutives des ravages de la guerre, comme en parle Walter Benjamin dans son texte écrit en 1933 à propos de la première guerre mondiale. « Expérience et pauvreté » (« Erfahrung und Armut », 1933)

    « (...) Le cours de l’expérience a chuté, et ce dans une génération qui fit en 1914-1918 l’une des expériences les plus effroyables de l’histoire universelle. Le fait, pourtant, n’est peut-être pas aussi étonnant qu’il y paraît. N’a-t-on pas alors constaté que les gens revenaient muets du champ de bataille ? Non pas plus riches, mais plus pauvres en expérience communicable. Ce qui s’est répandu dix ans plus tard dans le flot de livres de guerre n’avait rien à voir avec une expérience quelconque, car l’expérience se transmet de bouche à oreille. Non, cette dévalorisation n’avait rien d’étonnant. Car jamais expériences acquises n’ont été aussi radicalement démenties que l’expérience stratégique par la guerre de position, l’expérience économique par l’inflation (...). Une génération qui était encore allée à l’école en tramway hippomobile se retrouvait à découvert dans un paysage où plus rien n’était reconnaissable, hormis les nuages et, au milieu,dans un champ de forces traversé de tensions et d’explosions destructrices, le minuscule et fragile corps humain » (p.365).

    C’est du reste aussi le sens de la fin de votre très belle préface à votre  livre :

    “Si les vies suspendues le temps d’un cliché se sont perdues, sans le plus souvent , avoir laissé même un nom, elles composent une fresque où se lit la résistance à cette folie: injustice redoublant l’injustice, la guerre aggrave la misère des pauvres dont les visages disent d’autant plus cruellement l’angoisse qu’ils ont la volonté de sourire pour rassurer l’absent–Mais c’est peut-être l’impossibilité de sourire et l’impossibilité d’être conformes au cliché attendu qui rassemble ces visages d’enfants graves même dans le temps du jeu”

    -On y entend des photos en question/réponse: “signes de vie /signes de mort” : Une image est poignante : c’est celle du lit de mort d’une jeune fille, “L’enfant fermé sur sa douceur de cire”, au milieu des crucifix, des cierges et de la dentelle. Vous lui donnez en miroir le poème intitulé ange. Dans votre poème, le glas a un seul nom : “la pluie grise”. 

    -Des photos qui célèbrent l’enfance et ses jeux, “les joujous du pauvre” de Baudelaire (on pense en regardant ces photos d’enfants posant avec leurs jouets à la collection de vieux jouets de Benjamin : les vieux chevaux à bascule, les cerceaux, les paniers pour cueillir les fleurs et collecter les bouquets, les poupées)

    -Des photos qui rappellent le poids de la religion et des cierges de Pâques ou de communion qui semblent devenir les personnages mêmes de la photographie, ce par quoi l’enfant et la femme restent debout ou font mine de l’être

    -Des photos de compassion, où une tristesse profonde nous envahit à la vue d’un chagrin simple d’enfant et ou bien de leur bonne figure, qui ne peut feindre l’immense tragédie de la guerre: chagrin, drame, guerre contre guerre. (“C’est un chagrin grand comme la guerre. On cherche à savoir d’où il vient mais il n’a pas plus de cause que le vent, le vent qui arrache tout sur son passage”).

    Conclusion de l’émission :

    Avec Yvonne Kerdudo, vous proposez "une protestation silencieuse" contre la grande guerre, une poursuite de la lutte contre les nationalismes de toutes sortes et les patriotismes sanguinaires. Cette protestation fait suite à la lutte contre tous les identitarismes régionaux ou folkloristes, se constituant  toujours contre l’autre, désignant un” nous” contre un “eux”. 

    La vocation de la maison d’éditions Mesures est, par conséquent, de faire connaître des auteurs qui ont résisté et payé de leur vie pour ce qu’ils écrivaient. Ils ont tous affronté la dictature, dénoncé les horreurs de la guerre et de l’oppression : les auteurs publiés jusqu’ici : D. Harms, K. Unksova, Iliazd, A. Blok, Andreiev, Tsvetaeva, A.Tchirikov. Mais bientôt aussi, les Sonnets de W. Shakespeare. 
    C’est pourquoi l’émission peut s’achever par l’écoute des grandes complaintes de Bretagne, la gwerz d’Anna le gardien, cette femme rebelle et forte qui assomme 18 seigneurs à coups de gourdin (penn baz) pour sauver son honneur. 

    Fin de l’émission : gwerz, Anna le gardien, par Annie Ebrel


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